Vous avez longtemps pensé à vous mettre à votre propre compte. L’idée vous est venue d’ouvrir un bar, un débit de boissons ou un restaurant. Après avoir pesé le pour et le contre, exploiter un night-club branché vous a paru comme la meilleure idée. C’est une belle initiative, car ce secteur offre de réelles garanties de rentabilité, pour peu que l’étude du marché soit bien réalisée.
En 2020, la France comptait près de 1 500 boîtes de nuit. Cela en dit long sur la viabilité de ce secteur. En effet, les night-clubs ne manquent pas de clients. D’un autre côté, il faut dire que les gérants des boîtes de nuit font preuve d’une grande créativité pour faire de leur établissement un endroit accueillant où chacun pourra être à son aise et profiter de l’ambiance féérique.
Comme de nombreux entrepreneurs, vous avez flairé le coup et vous vous posez mille et une questions sur l’ouverture d’un night-club. Mais qu’on ne s’y trompe guère. L’exploitation d’un night-club est strictement réglementée par la loi. De nombreuses obligations pèsent en effet sur les exploitants. De même, pour garantir la rentabilité de son projet, il est important de connaitre les étapes à suivre, les exigences légales et particulièrement la réglementation en ce qui concerne les nuisances sonores. C’est tout l’intérêt de cet article. Après l’avoir lu, vous serez davantage sensibilisé sur les étapes à suivre et sur toute la législation relative aux night-clubs de même que ce qui concerne la lutte contre le bruit.
Il est de notoriété publique qu’ouvrir une discothèque ou un night-club est un gros projet. Mieux, c’est une décision importante qui va apporter un grand changement dans votre vie. Déjà, vous devrez quitter votre emploi en journée pour un travail qui occupera toutes vos nuits. Et en tant qu’entrepreneur, vous aurez de nouvelles responsabilités à assumer pour gérer la boîte.
Certaines entreprises mettent la clé sous la porte après seulement cinq ans d’existence. Dans la plupart des cas, cela se produit parce que l’entrepreneur n’a pas pris le temps de réaliser une étude prospective. Il n’a pas cherché à savoir s’il était en mesure de mener son projet à bon terme. Pour éviter que cela vous arrive, commencez par vous poser les bonnes questions :
Cette liste n’est pas exhaustive. Mais au moins, elle vous donne un aperçu des réflexions que vous devez mener. Après cette étape, vous saurez si vous êtes bien taillé pour ouvrir un night-club.
La détermination du concept revêt un intérêt tout majeur pour ouvrir un night-club branché. A titre d’exemple, nous évoquons ici le night-club The Cave qui a su imposer un concept très innovant. Située à Saint-Domingue, The Cave est une célèbre boîte assez particulière. Elle propose en effet de danser au milieu des stalactites et des stalagmites dans une grotte aménagée 20 mètres sous terre. Même quand on est claustrophobe, c’est une idée qui ne laisse personne indifférent avouons-le ! Comme vous l’auriez compris, les gens adorent les concepts qui offrent de l’originalité. Cela leur donne l’impression d’être spéciaux et importants.
Pour que votre boîte de nuit cartonne, elle doit offrir une idée originale qui la distingue des autres. Cela peut-être un lieu peu ordinaire, un style de musique spécifique ou des entrées peu chères. Vous pouvez aussi proposer plusieurs salles, chacune d’elles avec son atmosphère et son ambiance, ou offrir des mini-concerts inédits. Toutes les idées sont bonnes pour faire un sold out ! Faites-en sorte que le concept soit nouveau, très attractif, et qu’il vous démarque de vos concurrents.
Tenez, voici un autre exemple éloquent : le bar caché Please Don’t Tell. C’est l’un des plus fréquentés de New York. Son entrée se trouve dans une cabine téléphonique au sein d’un hot-dog shop, le Crif Dogs. Pour y accéder, il faut entrer dans la cabine, décrocher le téléphone, puis appuyer sur la sonnette. Si vous y entrez pour la première fois, on vous demandera sur le ton de la confidence de ne parler du bar qu’à une seule autre personne. C’est tellement inhabituel que cela séduit tout de suite le public et attire des milliers de gens. On peut dire qu’au Please Don’t Tell, ils savent se démarquer de la concurrence !
L’étape suivante nous permet de passer aux choses sérieuses. Certes, vous avez un concept super et original. Mais est-ce que votre projet a du potentiel ? Pour le savoir, il faut faire une étude de marché. Ce travail est indispensable dans la mesure où il vous permet d’analyser le secteur des établissements de nuit. Vous aurez un aperçu global des réalités, des tendances et des opportunités qu’il offre.
L’étude du marché vous aide à savoir si votre projet vaut la peine d’être porté. Elle vous met au faîte de concurrents, de vos fournisseurs probables et futurs associés. En un mot, toute votre stratégie commerciale repose sur le succès de cette étape ! Voici donc quelques points à prendre en compte dans votre étude de marché :
Sur Internet, vous trouverez de nombreux guides pour vous aider à définir les différentes actions à mener pour votre étude de marché. Il existe également des entreprises spécialisées dans ce type de missions. À vous de trouver la formule qui vous permet d’avoir les résultats les plus précis possibles.
Le choix de l’emplacement de votre discothèque est sans doute l’un des plus difficiles que vous aurez à faire. Il est en effet, très important. Un emplacement stratégique attire naturellement les clients et vous fait de la publicité gratuite. Par conséquent, vous devez consacrer toute votre énergie et votre flair dans cette quête.
Déjà, il y a quelques paramètres importants à considérer, notamment :
Dans un second temps, il faudra s’intéresser au local qui servira de night-club. Évidemment, la première chose à faire est de s’assurer qu’il possède une superficie suffisante. Le local doit être aussi en mesure d’accueillir les aménagements indispensables à la création d’une boîte. C’est un point très important à considérer.
Au-delà, l’endroit doit attirer les clients. Il doit être facilement accessible, sans qu’on ait à se casser la tête. Pour cela, vous pouvez opter pour une installation en périphérie. Elle vous permettra de bénéficier d’un espace important à prix raisonnable et de respecter plus facilement les normes de bruits. À défaut, le centre-ville est une option intéressante. Mais dans ce cas, le loyer à payer sera plus élevé, et vous devrez gérer le bruit avec tact pour éviter d’embêter vos voisins.
Enfin, pour faciliter les choses, et si vous avez les moyens nécessaires, vous pouvez toujours reprendre une boîte de nuit. Cela implique de procéder à l’achat du fonds de commerce. L’avantage de cette formule, c’est qu’elle vous permet d’avoir une bonne clientèle dès l’ouverture du night-club, surtout si vous proposez un nouveau concept. Il vous faudra juste vérifier que le local corresponde à vos attentes.
À ce niveau, vous pouvez vous féliciter d’avoir fait une bonne partie du chemin. Mais ce n’est pas encore terminé. Maintenant, vous devez convaincre des partenaires, des investisseurs ou simplement votre banque de financer votre projet. Pour cela, il vous faut un business plan. C’est un document dans lequel vous allez détailler le projet de création du night-club.
Le business plan permet d’établir la faisabilité financière et économique de votre projet. Il montre que votre projet a réellement du potentiel, qu’il est viable. Afin d’apporter un maximum de détails, le business plan comprend des tableaux financiers parmi lesquels on trouve :
À moins d’avoir l’habitude de ce type de travail, vous aurez vraiment du mal à rédiger un business plan tout seul. C’est pour cela qu’il serait préférable de vous faire accompagner par une équipe d’experts. Ces derniers s’intéresseront à votre projet et établiront le business plan de sorte à le présenter sous son meilleur jour.
Le choix du statut juridique n’est pas à prendre à la légère. Il a non seulement des conséquences juridiques, mais il affecte aussi le régime fiscal de l’entreprise et du dirigeant, le régime social et les processus de décision au sein de l’entreprise. Tout cela pour dire qu’il faut prendre le temps d’étudier les différents statuts qui s’offrent à vous avant de se fixer !
D’entrée de jeu, faites une croix sur le régime de la micro entreprise. Ce statut expose votre propre patrimoine du fait de la responsabilité illimitée qu’il implique. En lieu et place, voici les régimes juridiques indiqués pour votre activité :
Avez-vous l’intention d’ouvrir votre boîte de nuit tout seul ou avec des associés ? C’est en fonction de ce paramètre que vous saurez quel statut juridique vous convient le mieux. Vous pourrez alors réaliser les formalités administratives qui s’imposent.
Tout comme les bars, les boîtes de nuit sont des établissements soumis à des réglementations très strictes imposées par la loi. Votre projet d’ouverture ne peut en aucun cas aboutir si, en tant qu’entrepreneur, vous ne connaissez pas ces réglementations et vous ne vous y soumettez pas. Laissez-nous vous présenter ces exigences en question.
On est d’accord, une boîte de nuit sans alcool serait un endroit vraiment triste ! C’est en grande partie pour le plaisir de boire des alcools et des cocktails exotiques que les gens fréquentent ce lieu. De ce fait, il est tout à fait normal que vous prévoyiez d’en servir au sein de votre établissement.
Ainsi, pour servir de l’alcool, il faut détenir une licence de débit de boissons. L’idéal est d’avoir une licence IV, encore appelée licence de 4e catégorie. Elle vous permet de vendre tout type d’alcool, y compris des liqueurs fortes comme le rhum ou la vodka. Avec ça, vous êtes sûrs d’accueillir du monde !
Comment un créateur de night-club peut-il obtenir cette licence ? Tout d’abord, il doit détenir un permis d’exploitation. Ce papier s’obtient à l’issue d’une formation d’environ 20 heures qui informe sur les droits et obligations relatifs à la vente d’alcool. Ensuite, le créateur doit déclarer l’ouverture d’un débit de boissons tout au plus 15 jours après l’ouverture de son établissement. Il devra, pour ce faire utiliser le formulaire Cerfa n° 11542 accompagné des pièces justificatives nécessaires.
La musique est un ingrédient indispensable à la bonne ambiance. C’est d’ailleurs à la bonne musique rythmée et assourdissante que vous reconnaîtrez une boîte de nuit branchée ! Mais ce que la plupart des gens ignorent, c’est ce que ces établissements doivent mener certaines démarches avant d’avoir le droit de diffuser de la musique.
Dans un premier temps, vous devrez signer un contrat avec la SACEM ; c’est l’organisme responsable des droits d’auteur en France. En fait, c’est cet accord qui vous donne le droit de diffuser la musique à vos clients. Pour accomplir cette formalité, il faut faire une demande dans les 15 jours précédant l’ouverture de votre discothèque auprès de la délégation régionale de la SACEM. Une fois le contrat retourné signé, vous devrez dorénavant vous acquitter du paiement de vos droits d’auteurs. Ce montant est fixé à 8 % de votre chiffre d’affaires HT.
Par ailleurs, vous devez aussi déclarer l’ouverture de votre établissement auprès de la SPRE (Société pour la Perception de la Rémunération Équitable). Cela doit se faire, en principe, dans les 3 mois qui suivent l’ouverture de votre night-club. Le rôle de cet organisme est de permettre aux artistes-interprètes et aux producteurs de vivre leurs œuvres en collectant la rémunération équitable auprès des utilisateurs de leurs œuvres. En conséquence, la SPRE touchera 1,65 % de votre chiffre d’affaires HT.
En tant que propriétaire d’un établissement ouvrant la nuit, vous êtes tenu de respecter un certain volume sonore — 105 dB précisément. La loi vous oblige également à mettre en place des systèmes d’isolation phonique performants pour réduire le bruit. Dans le cas contraire, vous risquez d’être poursuivi pour « tapage nocturne » ou « nuisances sonores ».
Vous l’ignorez peut-être, mais un nombre répété de plaintes peut conduire à la fermeture administrative de votre night-club. Par conséquent, il est capital que vous arriviez à maîtriser ce paramètre. Dans ce but, nous vous recommandons de procéder à une étude acoustique de votre local. Elle vous permettra de savoir si l’isolation acoustique de votre boîte de nuit respecte les normes fixées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Si tel n’est pas le cas, vous devez envisager de faire des travaux supplémentaires avant d’ouvrir officiellement votre discothèque.
Même s’il est possible de maîtriser le volume sonore engendré par la diffusion de musique, cela s’avère un peu plus compliqué avec les clients. Ces derniers, emportés par l’ambiance, peuvent être une source de bruits intempestifs. Le problème, c’est que la responsabilité du gérant d’une boîte peut être imputée en cas de vacarme répété provoqué par sa clientèle. Pour éviter des ennuis judiciaires, vous devrez donc mettre en place une politique efficace de lutte contre les nuisances sonores impliquant les usagers de votre boîte de nuit.
Le propriétaire du night-club doit se soumettre à d’autres règles, outre celles qui viennent d’être présentées. Il y a, par exemple, les lois anti-tabac et celles qui concernent l’interdiction d’entrée aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés d’une personne majeure. D’autre part, les informations nécessaires à la clientèle telles que les prix et les horaires d’ouverture doivent être affichées.
Les horaires d’ouvertures sont également importants. Votre établissement devra impérativement avant 7 heures du matin. Aussi, nous vous recommandons vivement de faire une déclaration auprès du Préfet et d’avertir les services de police de l’heure de fermeture pour qu’ils puissent procéder à des contrôles d’alcoolémie. De cette façon, ils pourront dissuader ceux qui sont en état d’ébriété de prendre le volant.
À présent que vous êtes parfaitement informé des réglementations, vous pouvez procéder à la création effective de votre entreprise. La première étape consiste à enregistrer votre établissement au Répertoire du Commerce et des Sociétés. Ensuite, vous devez effectuer les déclarations pour obtenir les autorisations obligatoires pour votre activité. Nous voulons parler notamment de la licence IV et du droit de diffusion de musique.
Pour la troisième étape, vous aurez besoin de vous rapprocher de votre CFE (Centre de Formalités des Entreprises) se trouvant dans votre CCI. Là, vous pourrez effectuer toutes les déclarations obligatoires pour la création de votre entreprise. Le CFE vous appuyer pour faciliter vos démarches et transmettra vos informations aux services et organismes publics compétents. À l’issue de ces démarches, vous obtiendrez un numéro SIREN, puis un numéro SIRET. Pour finir, l’INSEE vous attribuera un code APE relatif à votre activité principale.
Il ne vous reste à présent plus qu’à publier votre annonce légale. En principe, cette formalité administrative peut être exécutée en ligne. Vous devrez cependant payer quelque chose en échange. Pensez donc à vous informer sur les éléments qui doivent figurer dans votre annonce pour éviter de faire trop de dépenses.
Maintenant que votre société est créée, vous pouvez réellement souffler un coup. Votre projet est en bonne voie de réalisation. À présent, vous devez penser à des choses plus techniques et pratiques. Par exemple, commencez à dresser l’ensemble des travaux qu’il faudra réaliser pour équiper et aménager votre local ; contactez des entreprises spécialisées dans ce type de travaux. Entrez en contact avec vos fournisseurs pour établir les modalités de votre collaboration. À côté, n’oubliez pas de songer au recrutement du personnel de service, des agents de sécurité et surtout du DJ, véritable cheville ouvrière de la bonne ambiance.
Prenez le temps d’organiser chaque aspect et de réfléchir à offrir réellement quelque chose qui fera plaisir à votre clientèle. Cela vous permettra de faire en sorte que votre lancement soit un véritable succès. Si possible, n’hésitez pas à demander conseil à des professionnels du domaine. Toutes les aides sont les bienvenues.
En somme, ouvrir un night-club est une initiative fort louable. Mais vous gagnerez beaucoup à vous démarquer de vos concurrents, en définissant un concept qui sort des sentiers battus.