Avec 10 kilos de pizzas consommés annuellement par chaque habitant, la France passe au rang des plus gros consommateurs de pizza au monde. C’est dire que la pizza représente une valeur sûre pour l’immense majorité des français. De nombreux entrepreneurs ont repéré cette activité comme le véritable poids lourd du secteur de la restauration. Pour mettre toutes les chances de leur côté, d’aucuns ont opté pour le camion à pizza. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont vu juste. La pizzéria offre en effet de réelles perspectives en matière de rentabilité surtout lorsqu’il s’agit d’une vente de pizza en ambulant.
Si comme beaucoup d’entrepreneurs, vous avez également cédé aux sirènes du camion à pizza, il urge alors de mieux affiner votre projet entrepreneurial. Pour garantir toutes les chances de réussite dans ce secteur de la restauration qui a le vent en poupe, vous devez être à même de répondre à l’une ou l’autre de ces questions :
Quel statut juridique pour son camion à pizza ? Si vous n’avez pas encore les bonnes réponses à ces différentes questions, ce n’est pas bien grave. Nous vous aidons à y voir plus clair dans cet article.
- Ouverture de camion à pizza : Avez-vous les qualités nécessaires ?
- Quels sont les inconvénients liés à l’ouverture d’un camion à pizza ?
- Le prévisionnel de votre chiffre d’affaires et de votre marge bénéficiaire
- Quelles sont les autorisations nécessaires à l’ouverture d’un camion à pizza ?
- Quelles sont les obligations qui pèsent sur l’exploitant de camion à pizza ?
C’est bien de se mettre à son propre compte. Mais c’est encore mieux de s’assurer que l’on dispose des qualités nécessaires pour ne pas faire les frais d’une gestion hasardeuse. Comme vous le savez, vous n’êtes plus dans une relation contractuelle instituant de fait un lien hiérarchique entre vous et votre employeur. Pour pérenniser votre entreprise de vente de pizza en ambulant, vous devez avoir ou à défaut cultiver les qualités suivantes :
La gestion de camion à pizza impose de se mettre en contact avec des fournisseurs pour l’achat des matières premières ou des fruits frais. Tout au long de votre collaboration avec ces interlocuteurs, vous gagnerez beaucoup à négocier les meilleurs prix.
Si vous n’êtes pas bien organisé, vous aurez du mal à garantir une régularité dans le suivi des besoins auxquels votre entreprise est confrontée. En effet, l’activité de vente de pizza en ambulant implique d’anticiper les commandes, les périodes de hausse ou de baisse de la demande, de même que la gestion de l’approvisionnement.
Il arrive parfois qu’en période d’affluence, le pizzaïolo soit submergé par les multiples sollicitations de la clientèle. D’un autre côté, vos collaborateurs peuvent manquer à l’appel à des moments où vous avez le plus besoin de leurs services.
C’est pourquoi, la pérennité et la rentabilité de votre activité de vente de pizza en ambulant dépendent entre autres de votre capacité à être autonome, c’est-à-dire à suppléer vos collaborateurs défaillants. En d’autres termes, vous devez donc pouvoir intervenir à toutes les étapes de la procédure de fabrication de pizza.
En fonction de la taille de votre entreprise, il se peut que vous recouriez à une main d’œuvre conséquente comme les hommes de service, les restaurateurs ou les caissiers.
Qui parle de personnel parle également de gestion des ressources humaines. Cela passe aussi par une bonne connaissance de la législation en matière de droit du travail ou de sécurité sociale. Au-delà de la législation, il faudrait également que le pizzaïolo apprenne à promouvoir le vivre ensemble. En effet, on ne le sait que trop : Plus il y aura de cohésion entre les employés, mieux ces derniers seront acquis à la cause de l’entreprise.
La législation antérieure avait d’ailleurs compris que toutes ces qualités étaient indispensables à la pérennité de l’activité de vente de pizza en ambulant qu’elle avait institué un Stage Préalable à l’Installation (SPI). Mais cette obligation de stage a par la suite été supprimée par la loi Pacte de 2019.
Ouvrir un camion à pizza dans un environnement économique où le secteur de la restauration rapide ne s’est jamais aussi bien porté, est un gage de succès. Il y a en effet plusieurs avantages à ouvrir un camion pizza. On peut citer parmi ceux-ci :
L’une des contraintes financières liées à l’activité classique de vente de pizza est sans doute les dépenses induites du bail commercial. Avec la garantie financière que ce bail commercial exige, couplée au paiement mensuel des loyers, s’installer dans des locaux pour vendre de la pizza requiert un réel investissement.
Heureusement qu’il existe une alternative avec le camion à pizza. Vous ne serez pas tenu au paiement d’un bail commercial, sauf à louer le camion en question. À supposer même que vous ayez loué l’emplacement, le loyer est généralement très modéré.
L’ouverture d’un camion à pizza ne nécessite pas un budget élevé comme on aurait pu le constater avec une pizzéria classique.
En dehors du fait que vous ne serez pas tenu de vous acquitter d’un bail commercial, il faut reconnaitre que l’aménagement du camion à pizza présente moins d’exigence. En effet, l’acquisition du camion à pizza coûte 3 à 4 fois moins cher qu’un local.
Comparativement à la pizzéria classique, le pizzaïolo qui dispose d’un camion à pizza bénéficie d’une certaine mobilité. C’est sans doute l’un des principaux atouts du camion à pizza.
Le pizzaïolo a donc la possibilité de varier ces points de vente, au gré des saisons ou de centres d’intérêt tels que les festivals, les concerts ou les galeries marchandes. Cela lui évite donc de faire les frais d’une mévente due à la raréfaction de la clientèle.
En ouvrant un camion à pizza, vous bénéficiez d’un allègement des procédures administratives d’enregistrement. Cela dépend bien évidemment de la forme juridique de votre entreprise.
Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que ce secteur d’activité aussi prometteur soit-il, comporte aussi bien des avantages que des inconvénients.
À l’opposé d’une pizzéria classique, le camion à pizza offre au commerçant ambulant des espaces réduits. Il faut craindre en effet le manque d’espace dès lors que la clientèle commencera à s’agrandir.
Par ailleurs, l’autre contrainte liée à cette activité est le nombre d’autorisations qui sont requises. Il se peut donc qu’on vous oppose un avis de refus consécutivement à votre demande d’autorisation. Le fait est qu’il existe un plafonnement du nombre des autorisations dans certaines zones données.
En outre, on peut regretter également le fait que le pizzaïolo ambulant ne soit pas autorisé à offrir à sa clientèle des pizzas à consommer sur place.
C’est bien d’ouvrir un camion à pizza. Mais c’est encore mieux d’avoir une idée exacte des recettes à faire. Cela passe par une estimation de votre volume de ventes quotidiennes et la détermination du prix de vente de vos différentes pizzas.
Pour ce faire, la réalisation d’une étude de marché doit être faite en amont. Vous pouvez également vous assurer le concours des entrepreneurs qui ont fait leurs preuves dans la gestion des foods trucks relevant du même domaine que le vôtre.
Au nombre des différents achats indispensables au fonctionnement de votre activité de vente de pizza en ambulant, on peut citer l’achat des ingrédients, du bois, la location d’emplacement, les boissons, le carburant, l’entretien du véhicule, la souscription aux assurances, les impôts, taxes et cotisations sociales.
Pour connaitre votre marge bénéficiaire, il suffit de soustraire de votre chiffre d’affaires, le montant des différents achats indispensables au fonctionnement de votre camion à pizza. Ce n’est qu’ainsi que vous aurez une idée exacte sur votre bénéfice et sur votre rémunération mensuelle.
Parlant d’investissement, l’acquisition d’un camion à pizza est sans doute l’un des pôles de dépense les plus importants.
Vous avez le choix entre l’achat ou la location de camion à pizza. Le tout dépend de votre budget et de votre projet à long terme dans la restauration à emporter.
En fonction de votre budget, vous pouvez opter pour un achat de camion à pizza neuf ou d’occasion.
L’intérêt majeur qu’il y a à acheter un camion à pizza d’occasion réside dans son coût abordable. Il faut prévoir environ 10 000 euros. Cependant, vu l’engouement que suscite l’acquisition de camion à pizza, vous gagnerez beaucoup à être très vigilant pour ne pas tomber dans le piège des vendeurs mal intentionnés.
L’idéal serait de vous accompagner d’un professionnel dans le secteur. Il pourra s’assurer que le camion en question respecte les normes en vigueur, tant en ce qui concerne les conditions d’hygiène que les mesures de sécurité éditées par le législateur.
Par ailleurs, si vous disposez d’un budget conséquent, vous pouvez également opter pour un camion à pizza neuf. Vous avez la garantie qu’y sont intégrés, les points d’eau potable, le lave-main et d’autres matériaux résistants au feu. Mais cela a bien évidemment un coût. Il faut prévoir entre 30 000 et 100 000 euros.
L’option de louer un camion à pizza n’est véritablement pas recommandée pour le pizzaïolo qui désire s’établir sur une longue période. Elle est plutôt à privilégier pour celui qui veut évaluer la rentabilité de son projet entrepreneurial sur une période assez courte.
Par ailleurs, qu’il s’agisse d’un camion à pizza neuf ou d’occasion, il faut savoir qu’il existe des normes à respecter en la matière :
Le signe VASP se définit ainsi : Véhicules Automoteurs Spécialement aménagés pour transport de Personnes. Ces véhicules appartiennent à la catégorie des véhicules aux fonctions spécifiques telles que les ambulances, les bennes à ordures, les dépanneuses, les remorques ou encore les tracteurs.
Dans le même temps, si vous faites usage du gaz liquéfié, il faudrait procéder au préalable à un diagnostic à l’issue duquel vous obtenez la certification NFS 56 200.
Le propriétaire d’un camion à pizza est assimilé à un commerçant ambulant. À ce titre, il est tenu de solliciter l’obtention de deux autorisations :
Pour exercer son activité, le pizzaïolo ambulant a besoin de s’établir pour un temps sur un emplacement. Celui-ci peut relever du domaine public comme il peut appartenir à des particuliers. Dans l’un ou l’autre cas, les formalités ne sont pas les mêmes.
L’autorisation pour occuper un emplacement relevant du domaine de l’État est accordée par l’autorité municipale. Mais il convient de noter toutefois que cette autorisation n’est pas de droit. Elle peut en effet être refusée, à charge pour l’autorité municipale de motiver sa décision et d’indiquer dans la décision de rejet les voies de recours qui s’offrent au demandeur.
Dans le cas où la mairie vous accorde cette autorisation, vous êtes alors tenu au paiement d’une redevance unilatéralement fixée par l’administration.
Toutefois, il importe de savoir que l’autorisation est accordée dans la limite du plafonnement établi par la mairie. Pour accorder l’autorisation, 3 conditions doivent être respectées par le pizzaïolo ambulant :
À noter que l’autorisation pour occuper un emplacement public doit être renouvelée à chaque fois que le pizzaïolo traverse une nouvelle commune.
À l’opposé de l’emplacement public qui est soumis à des conditions d’octroi clairement définies, et dans la limite des places disponibles, l’occupation d’un emplacement privé est accordée de manière unilatérale. C’est le propriétaire des lieux qui en décide.
Lorsqu’il vous accorde l’autorisation d’occuper un emplacement relevant de sa propriété, une redevance sera fixée de commun accord. Quoi qu’il en soit, vous gagnerez beaucoup à exiger que le contrat soit écrit et que les termes du contrat soient les plus clairs possible. Cela vous épargnera d’aller au-devant des difficultés d’interprétations diverses.
En dehors de la commune qui abrite le siège de son activité, le commerçant est tenu d’avoir une carte de commerçant ambulant dès lors qu’il s’établit sur d’autres communes.
L’obtention de cette carte est conditionnée à la fourniture de plusieurs documents dont les documents relatifs à l’identité de l’exploitant et ceux justifiant de la forme juridique de l’entreprise. Pour vous permettre de circuler en attendant d’obtenir la carte de commerçant ambulant de façon définitive, vous recevrez une carte provisoire dont le délai de validité court jusqu’à un mois.
Déterminer le statut juridique de son camion à pizza est capital, car il induit de nombreuses conséquences juridiques. La question primordiale est de savoir si vous comptez démarrer seul ou en compagnie d’autres associés.
Pour un pizzaïolo qui désire se lancer seul, trois formes de statut juridique sont à sa portée :
La microentreprise est un régime juridique qui séduit par la simplicité des formalités d’enregistrement. La déclaration d’activités se fait sur le net et ne vous prendra que quelques instants. Mais il convient de noter toutefois qu’il existe un plafonnement du chiffre d’affaires qui est de 176 200 euros. Il est par ailleurs impossible de facturer la TVA de même que la déduction des charges.
Quant à l’entreprise individuelle, il faut savoir que ce statut concentre en son sein deux régimes juridiques : L’entreprise Individuelle classique et l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL). Quel que soit le régime choisi, il n’existe pas de plafonnement de ressources. Mais il faudrait toutefois enregistrer son entreprise au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
Pour ce qui concerne l’entreprise unipersonnelle, il existe également deux formes de société unipersonnelle : L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU).
Si vous souhaitez opérer une séparation entre votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel, la société unipersonnelle répondra à votre exigence. Par ailleurs, il n’existe également pas de plafonnement de chiffre d’affaires. En outre, s’il faut regretter une chose dans ce statut, c’est bien la lourdeur de la procédure de constitution de la société et l’obligation de rédiger des statuts.
Pour vous lancer dans la gestion d’une entreprise avec un ou plusieurs associés, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques. Mais parmi ceux qui sont les plus adaptés au métier de pizzaïolo ambulant, deux statuts méritent d’être cités : La Société A Responsabilité Limitée (SARL) et la Société par Actions Simplifiées.
L’exploitant de camion à pizza est soumis à plusieurs obligations. On peut citer parmi celles-ci :
La formation HACCP (Hazard Analytics Critical Control Point) signifie en français l’analyse des dangers et points critiques pour leur maitrise. Elle est obligatoire parce que la fabrication de la pizza est une activité qui cristallise beaucoup d’enjeux de sécurité alimentaire.
Si vous êtes un exploitant justifiant de trois ans d’expérience professionnelle dans le secteur alimentaire et ayant eu des responsabilités dans votre structure, vous n’êtes pas tenu de suivre la formation HACCP. Il en est également de ceux qui disposent d’un diplôme de niveau V
L’autre obligation à laquelle sont tenus les exploitants de pizzéria en ambulant réside dans la souscription aux assurances professionnelles. Il existe en effet plusieurs sortes d’assurance en fonction du risque à couvrir : Assurance portant sur le véhicule professionnel, le matériel, les marchandises, les pertes de revenus ou encore l’assurance tous risques.
Lorsque vous décidez d’ouvrir un camion à pizza, le fait de proposer des boissons non alcoolisées vous dispense d’obtenir une quelconque licence. Ce n’est cependant pas le cas, lorsqu’il s’agit de boissons alcoolisées.
Le type de licence dépend en effet de la catégorie de boissons vendues. En général, pour les boissons de type 2 incluant le vin et la bière, tout exploitant de débit de boissons est tenu d’obtenir une licence de niveau II. Cette licence est également appelée « Licence de boissons fermentées ». Quant à la licence de groupe III, elle prend en compte les liqueurs de moins de 18° d’alcool.
Rappelons par ailleurs que les autres boissons alcoolisées non interdites de vente nécessitent l’obtention de la licence IV pour leur commercialisation. Cependant, dans le cas d’un camion à pizza, il s’agit bien évidemment d’une vente à emporter. Le pizzaïolo ambulant est tenu de choisir entre la petite licence à emporter et la grande licence à emporter.
La petite licence à emporter permet à un établissement de commercialiser de l’alcool de 3ème catégorie et seulement de l’alcool à emporter. Quant à la grande licence à emporter, elle concerne la vente d’alcool relevant de la 4ème catégorie. Quoiqu’il en soit, il convient de noter que l’obtention de la petite ou de la grande licence à emporter ne nécessite en aucun cas l’obtention du permis d’exploitation.
